Libérons les enfants de la guerre

« Libérons les enfants de la guerre », c’est le titre de la conférence organisée par l’UNICEF à Paris les 5 et 6 février 2007, visant à faire le point sur la situation des enfants enrôlés pour lutter dans des guerres instiguées par les adultes.

La conférence se proposait avant tout d’écouter les enfants qui ont réussi à échapper à la guerre, pour essayer de comprendre le drame qu’ils ont vécu alors que tant d’autres sont toujours retenus sur le terrain d’opérations militaires.

La conférence avait pour objectif l’adoption par les Etats présents d’un texte appelé les "Engagements de Paris, visant à mettre fin à l’utilisation illégale et inacceptable des enfants dans les conflits armés. Cette conférence a invité à l’élaboration de nouveaux programmes de libération, de protection et de réinsertion des enfants soldats, en réaffirmant notamment le soutien actif des Etats aux résolutions du Conseil de sécurité sur le sujet et en apportant un appui politique à la diffusion des « Principes de Paris » élaborés sous l’égide de l’UNICEF, qui actualisent les « Principes du Cap » (1997). Ces principes définissent le cadre d’une intervention efficace sur le terrain à la lumière des expériences acquises depuis dix ans. Toutefois, ces engagements n’ont pas de valeur juridiquement contraignante, ils ne représentent qu’un engagement moral de la part des Etats.

Les « Engagements » énoncent que : toute amnistie devrait être écartée pour les auteurs du crime de recrutement des enfants ; la libération des enfants doit être « sans conditions » et « à tout moment », un Etat ne peut pas prétexter un conflit en cours pour empêcher leur libération ; les enfants-soldats accusés de crimes doivent être également considérés « en premier lieu comme des victimes de violation du droit international et pas seulement comme des présumés coupables » ; les mineurs qui fuient vers un autre pays pour échapper à un recrutement illégal doivent enfin bénéficier du droit d’asile.

Lors de la dernière Conférence du Cap, il y a dix ans, seules les ONG étaient au rendez-vous. Aujourd’hui, certains pays occidentaux comme la Grande-Bretagne et Etats-Unis sont directement concernés en raison de la présence de mineurs en Irak. 58 Etats ont participé à cet événement. Il est à noter que 10 Etats directement touchés par ce fléau (Burundi, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo (RDC), Somalie, Soudan, Tchad, Colombie, Népal, Sri Lanka, Ouganda), ont signé les « Engagements de Paris » pour empêcher le recrutement des enfants-soldats, faciliter leur réinsertion et lutter contre l’impunité de ceux qui utilisent des mineurs dans les conflits armés.

Parmi les intervenants, le commandant des Casques bleus au Congo-Kinshasa, le général Babacar Gaye, a mis en garde contre les dangers des aides financières qui ne seraient pas intégrées dans une stratégie collective : « Si on veut éradiquer le phénomène, il faut que cette réinsertion se fasse de manière communautaire et non pas individuelle ».

Le futur procès de Thomas Lubanga, inculpé du seul chef de conscription et d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, devant la Cour pénale internationale sera l’occasion d’envoyer un signal fort aux sergents recruteurs. L’espoir que représente cette conférence est celui éradiquer, d’ici à 10 ans, ce fléau, comme cela a déjà été fait pour l’esclavage, a déclaré Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l’ONU.

Pour plus d’information sur cette Conférence et ses conclusions, consultez le site de l’UNICEF : www.unicef.fr

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