Avant-première du film « La liste de Carla », au siège de l’UNESCO, Paris.

Date : 26 avril 2007
Lieu : Siège de l’UNESCO, Paris 7ème

Carla del Ponte, procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a assisté le 26 avril à l’UNESCO, à l’avant-première de La liste de Carla, un documentaire que lui a consacré Marcel Schüpbach, en présence du représentant de Pierre Sané, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour les Sciences sociales et humaines, et de Geneviève Sevrin, Présidente d’Amnesty-France. Procureur auprès du TPIY pour encore cinq mois, cette magistrate tenace traque toujours les bourreaux de la Bosnie.

Le documentaire raconte le combat de Carla del Ponte et de son équipe pour faire avancer la justice, tandis qu’en Bosnie, dix ans après les événements de Srebrenica, des femmes et des mères attendent que les responsables des massacres soient arrêtés et emprisonnés. En tête de sa liste, deux des principaux responsables du massacre de Srebrenica, Ratko Mladic et Radovan Karadzic, courent toujours… Elle ne désespère pas de les retrouver. Les autorités de Belgrade négocieraient, selon la Procureur, pour que Ratko Mladic se livre de lui-même à La Haye. Lucide, Carla del Ponte ironise sur le « sens limité du patriotisme » de Mladic dont Belgrade voudrait le convaincre.

La caméra pénètre dans les coulisses du TPIY pour suivre son travail, de La Haye à New York, en passant par Belgrade, Zagreb, Luxembourg et Washington. Marcel Schüpbach saisit au vol le regard perplexe de Carla del Ponte, lorsque, épinglant la passivité coupable de la communauté internationale, devant le Conseil de sécurité le 15 novembre 2005, ses membres demeurent silencieux. Carla del Ponte ne s’encombre pas de discours politiciens : si les criminels courent toujours, c’est parce que les puissances occidentales sont comme des chats qui chassent des souris les yeux bandés... Car la Procureur ne dispose pas de pouvoirs illimités et dépend de la collaboration et de la bonne volonté des gouvernements, des puissances économiques et des juridictions nationales.

Cette projection s’est déroulée alors que le TPIY est agité par une nouvelle contreverse. Selon Geoffrey Nice, ancien juge au procès de Milosevic, le Tribunal de La Haye n’aurait pas transmis à la Cour internationale de justice (CIJ) des archives serbes sur la guerre qui auraient pu peser dans l’accusation de génocide - que la CIJ a rejetée - contre Belgrade, accusant ainsi Carla Del Ponte, d’avoir passé un accord avec Belgrade en 2003. Lorsqu’un intervenant lui pose directement la question, Carla del Ponte demeure imperturbable : "je n’ai passé aucun accord, d’aucune sorte".

Comme l’a rappelé la Procureur lors des débats, si Karadzic et Mladic ne sont pas arrêtés, le TPIY aura échoué à rendre justice aux victimes. Et son conseiller politique, Jean-Daniel Ruch, d’exprimer son inquiétude sur une possible future présidence du Conseil de l’Europe par la Serbie.

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